Infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS)
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Les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) sont causées par des bactéries et des virus. Elles incluent principalement la chlamydia, la gonorrhée, la syphilis, le virus de l’hépatite B et C, Mpox (variole simienne)* et le VIH.
Symptômes
Dans la plupart des cas, elles sont asymptomatiques, ce qui augmente les risques de transmission, car elles passent souvent inaperçues. Il est donc important de se protéger, se faire dépister et d’informer son ou ses partenaires.
Chlamydia et gonorrhée :
- Pertes vaginales anormales
- Sensation de brûlure en urinant
- Douleur au bas du ventre
- Douleur pendant les relations sexuelles
- Saignements après les relations sexuelles et/ou entre les menstruations
- Douleurs aux testicules ou dans la région de l’anus
- Écoulements anormaux par le pénis ou l’anus
Syphilis
Se présente en 3 phases distinctes :
1. Au début de l’infection, présence de lésions non-douloureuses aux organes génitaux, à l’anus, à la bouche, à la gorge ou autour de ses régions. Cependant, elles passent souvent inaperçues.
2. Apparition de symptômes semblables à ceux de la grippe :
- Fièvre
- Maux de tête
- Fatigue
- Douleurs musculaires
- Enflure des ganglions à différents endroits du corps
- Éruptions cutanées sur une ou plusieurs régions du corps notamment :
- La paume des mains
- La plante des pieds.
3. Il peut y avoir disparition des symptômes jusqu’aux complications possibles telles que la neurosyphilis.
Hépatite B et C
- Fatigue
- Jaunisse (la peau et le blanc des yeux prennent une teinte jaunâtre)
- Urine foncée et selles pâles
- Douleurs abdominales, nausées, vomissements, faible appétit
Variole simienne (Mpox)
- Lésions cutanées, pouvant être très douloureuse, qui débutent au visage et qui s’étendent au reste du corps dont les mains, les pieds et les organes génitaux.
- Peuvent être précédées ou s’accompagner de symptômes semblables à ceux de la grippe :
- Fièvre
- Maux de tête
- Fatigue
- Douleurs articulaires ou musculaires
- Enflure des ganglions à différents endroits du corps
VIH
- Douleurs musculaires
- Sensation de fatigue
- Sueurs nocturnes
- Mal de gorge
- Fièvre
- Perte de poids
Prévention
Prévention des ITSS : Réduction des risques sexuels et liés à la consommation de drogues
Adopter des pratiques sécuritaires aide à prévenir la transmission des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).
Lors de relations sexuelles :
- Utiliser un condom externe (aussi connu comme condom masculin) ou interne (aussi connu comme condom féminin) lors de tout contact avec les organes génitaux, en tout temps.
- Utiliser un carré de latex pour couvrir la vulve ou l’anus pendant les relations orales.
- Utiliser un gant de latex pour les relations sexuelles avec insertion de doigts ou du poing dans un orifice.
- Diminuer le nombre de partenaires sexuels.
- Utilisez un condom sur les jouets sexuels et désinfectez-les entre chaque utilisation, ou évitez de les partager.
- Passer un test de dépistage annuellement ou plus souvent selon ses facteurs de risque.
- Aviser ses partenaires si on a une ITSS.
Lors de la consommation de drogues :
- Pour réduire les risques, il est recommandé d’utiliser votre propre matériel de consommation et de ne pas partager même avec votre partenaire sexuel (seringues, aiguilles, filtres, pailles, tiges, etc.).
- Utilisez les services d’un site de consommation supervisé fixe ou mobile pour du matériel propre et des soins.
- Visitez un centre CAMI (Centre d’accès au matériel d’injection et d’inhalation) pour recevoir du matériel sécuritaire, des condoms, des conseils et du soutien.
Prévenir le VIH : deux outils essentiels à connaître
La PrEP (Prophylaxie pré-exposition) et la PPE (prophylaxie post-exposition) sont deux traitements efficaces pour prévenir l’infection par le VIH, adaptés à différentes situations.
La PrEP
La PrEP est un traitement préventif destiné aux personnes qui ne vivent pas avec le VIH, mais qui présentent un risque accru de l’attraper. Il s’agit d’un traitement antirétroviral (généralement un comprimé pris chaque jour) qui, lorsqu’il est bien suivi, peut réduire le risque d’infection par le VIH lors de relations sexuelles.
Un suivi médical est nécessaire tous les trois mois pour assurer l’efficacité et la sécurité du traitement.
La PrEP est particulièrement indiquée pour :
- Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH)
- Les personnes dont le ou la partenaire vit avec le VIH sans charge virale indétectable
- Les personnes ayant plusieurs partenaires sexuels ou ne connaissant pas leur statut sérologique
- Les personnes qui s’injectent des drogues et partagent du matériel.
La PPE (Prophylaxie post-exposition)
La PPE est un traitement d’urgence à prendre le plus rapidement possible après une exposition potentielle au VIH ou à l’hépatite B, idéalement dans les 24 premières heures et au plus tard dans les 72 heures.
Elle peut être indiquée dans les situations suivantes :
- Relation sexuelle non protégée avec une personne vivant avec le VIH ou à risque
- Rupture de condom durant un rapport sexuel à risque
- Partage de matériel d’injection
- Agression sexuelle
Le traitement dure 28 jours et est prescrit par un professionnel de la santé. Plus il est amorcé tôt, plus il est efficace.
Comment obtenir la PrEP ou la PPE?
Lundi au vendredi de 8 h à 16 h : Appelez au 819 966-6532 ou 1 800 463-6066 pour obtenir de l’information, une orientation ou un rendez-vous.
Si vous avez un médecin de famille, contactez-le rapidement pour la PPE ou pour discuter de la PrEP.
En pharmacie communautaire, un pharmacien peut amorcer la PPE pour une période allant jusqu’à 28 jours (selon l’évaluation et les heures d’ouverture).
Pour la PPE, en dehors des heures d’ouverture des cliniques et/ou pharmacies (soir, nuit, fin de semaine) : Rendez-vous directement à l’urgence de l’hôpital le plus proche.
Ces services sont confidentiels et souvent gratuits ou couverts par la RAMQ.
Victime d’une agression sexuelle? Il est important de vous faire dépister et de recevoir les soins nécessaires. Appelez le 811 option 2 pour parler à un intervenant(e) spécialisé(e) en intervention médicosociale. En savoir plus sur le service Info-Social 811.
Dépistage
Une personne doit passer un test de dépistage idéalement une fois par année ou plus selon ses facteurs de risque ou lorsqu’elle a eu des comportements à risque, par exemple :
- Relations sexuelles non protégées.
- Partage de matériel de préparation, d’injection ou d’inhalation de drogues.
- Tatouage-perçage avec du matériel non stérile.
Le dépistage se fait par l’analyse d’un échantillon d’urine ou de sécrétions prélevées sur le vagin, le col de l’utérus, l’urètre, la gorge ou l’anus et/ou par prise de sang.
Traitement
La plupart des ITSS se traitent facilement avec des antibiotiques, offerts gratuitement sur prescription aux personnes dépistées positives et à leurs partenaires, si vous avez une carte RAMQ valide.
- Chlamydia et gonorrhée : Antibiotiques gratuits
- Syphilis : Antibiotiques en injection selon le stade de la maladie
- Hépatite B : Guérison spontanée dans 6 mois, traitements pour porteurs chroniques
- Hépatite C : Traitement antiviral
- Variole simienne (Mpox) : éviter les contacts jusqu'à guérison complète des lésions
- VIH : Médicaments antiviraux à la suite de la consultation d’un médecin spécialiste
Suivi
- Éviter les relations sexuelles non-protégées pendant toute la durée du traitement pour éviter de transmettre l'infection.
- Informer les partenaires : Il est important d'aviser les partenaires sexuels afin qu'ils puissent se faire dépister et traiter si nécessaire. Même sans symptômes, ils pourraient avoir besoin d’un dépistage ou d’un traitement préventif.
- Les professionnels de la santé sont là pour vous aider : ils peuvent vous soutenir dans l’identification et l’information de vos partenaires, ou même les contacter de façon confidentielle sans révéler votre identité.
- Consulter régulièrement un professionnel de la santé, surtout en cas d’infections chroniques comme le VIH ou l’hépatite B.
- Tests de dépistage : Passer des tests de dépistage régulièrement, surtout après des comportements à risque.
Vaccination
Disponible pour certaines groupes afin de prévenir certaines infections comme l'hépatite A et B, le VPH et la variole simienne (Mpox).
Conseil, rendez-vous et clavardage :
Grossesse
Pour les femmes enceintes, une ITSS non traitée peut avoir des conséquences graves sur votre grossesse (Infections transmissibles sexuellement et par le sang et grossesse, accouchement prématuré, infection à l’intérieur de l’utérus, etc.) ou sur la santé de votre bébé.
Il est important qu’un dépistage des ITSS soit fait pendant votre grossesse.
Vous devez donc :
- Passer des tests de dépistage de ces infections en début de grossesse et par la suite vers la 28e semaine s’il y a des risques.
- Recevoir le traitement et le suivi adéquats si une ITSS est diagnostiquée.
Des ressources pour vous!
À consulter :
- Le sexe et moi
- La source canadienne de renseignement sur le VIH et hépatite C
- Le Bureau régional d'Action SIDA ou BRAS
- Le Centre d'accès et de prévention en toxicomanie de l'Outaouais (CIPTO)
- 2LGBTQIA+ : Jeunesse Idem
- HARSAH : Homme ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes: Entre-Homme
- Travail du sexe : Projet WETS - travail du sexe
Consommation de drogues :
- Quoi faire des seringues usagées?
- Distribution de matériel d'injection neuf
- Chacun son kit - s'injecter à moindre risque